08 juillet 2015
NOSTRADAMUS
NOSTRADAMUS
AVAIT PREVU LA CRISE
QUE NOUS SUBISSONS
par Charly Samson
Les textes de Nostradamus sont écrits dans un langage très personnel qu’il ne convient pas de traduire, mais « d’interpréter ». De nombreuses interprétations ont été publiées selon la culture de chacun, mais surtout selon la connaissance qu’il avait de ce mystérieux personnage que fut Nostradamus.
Je me suis intéressé à l’homme autant qu’à son œuvre et j’ai suivi sa trace depuis Saint-Rémy de Provence où il est né en 1503, puis Avignon où il fit ses premières études et ensuite Montpellier où il obtint son titre de Docteur en Médecine. Son travail d’étudiant dérouta ses professeurs par son application de méthodes qui lui valurent des accusations de sorcellerie ; qualification très dangereuse à son époque où les bûchers de l’Inquisition étaient encore nombreux. Interrompant ses études, il partit soigner les pestiférés au sein d’épidémies qui firent des milliers de victimes. Il ne contracta pas la terrible maladie mais parvint à guérir bon nombre de malades en utilisant une poudre blanche de son invention dont il refusa de révéler la composition. De retour à la faculté de médecine de Montpellier, où il obtint tout de même son diplôme, il poursuivit ses études officielles parallèlement à des études plus secrètes, comme la plupart de ses condisciples. Ces recherches dangereuses permirent certainement des découvertes qui ne pouvaient pas être révélées.
Dans mon livre « Le véritable Nostradamus » (éditions Trajectoire), j’ai cité quelques épisodes de ces pratiques interdites comme l’était alors l’étude de la composition interne d’un homme. La médecine enseignait l’alchimie et l’astrologie mais interdisait la dissection des cadavres. L’érudition de Nostradamus était complétée – ou avait pour bases – l’enseignement secret prodigué dans sa jeunesse par son grand père, un éminent savant d’origine juive.
Très tôt confronté au danger de s’exposer clairement aux pouvoirs en place, il écrivit en voilant ses révélations par des textes qui étaient difficilement déchiffrables avant les événements, mais paraissaient absolument logiques lorsque ces évènements se situaient dans le passé du lecteur. Dans la génération de cette première moitié du seizième siècle, bon nombre d’étudiants publiaient des almanachs dans lesquels ils annonçaient les événements de l’année. Rabelais, un temps condisciple de Nostradamus, publia lui aussi ses almanachs sous un pseudonyme. Michel de Notre Dame se fit connaître par les prédictions de ses almanachs qu’il vendait lui-même sous son pseudonyme de Nostradamus.
Ces étudiants étaient des érudits dans des domaines interdits qui dépassaient les disciplines enseignées à l’université. Parmi eux Rabelais utilisa un style à décrypter dans des textes où nous trouvons sa connaissance de l’ésotérisme et ses qualités de visionnaire.
De sa nouvelle « les moutons de Panurge » à sa célèbre phrase « Il faut rompre l’os et sucer la substantifique moelle », nous rencontrons toujours son humour et sa connaissance de l’ésotérisme. L’os est inerte et dur comme une pierre, mais ce n’est qu’une apparence. Rompu, il révèle « la substantifique moelle ». Aujourd’hui, cinq cents ans plus tard, notre science trouve « la vie dans l’os avec l’ADN de l’être à qui il a appartenu ». Et on peut envisager des clonages, donc la « manipulation de la vie », dans cet élément essentiel que Rabelais qualifie de « substantifique ».
La littérature n’a pas retenu cet aspect prophétique de Rabelais. Par contre elle a négligé Nostradamus à cause de ses prédictions et de ses prophéties que personne n’était capable de comprendre. Les textes de Nostradamus ont autant de valeur littéraire et il devrait être au niveau de Rabelais dans la littérature du seizième siècle.
Il est évident que ses contemporains le considéraient comme un illuminé malgré quelques prédictions qu’il avait imprudemment rédigées en langage clair. Pour protéger son œuvre et se protéger lui-même, ces précautions étaient indispensables. Quand l’évènement annoncé a basculé dans le passé il devient plus facile de comprendre la rigoureuse exactitude de la prédiction. Il en est ainsi pour des épisodes de l’histoire après le seizième siècle et la vie de certains personnages comme, par exemple, Hitler.
Une explosion inquiétante
Plus près de nous un exemple est caractéristique. Un quatrain est ainsi rédigé :
« Soleil levant un grand feu on verra,
Bruit et clarté vers aquilon tendans,
Dedans le rond mort et cris l’on orra,
Par glaive, feu, faim, morts les attendans. »
J’ai découvert ce texte au cours des années angoissantes de la guerre froide » et de « l’équilibre des armées » par les armes atomiques des deux grands blocs. Ce quatrain semblait annoncer qu’une bombe atomique serait lancée sur l’URSS.
Dans les années 1980, la plupart des interprétations aboutissaient à cette conclusion : « A l’Est on verra un grand feu. Bruit et flammes atteindront le Nord ; donc la Russie. Dans un cercle, il y aura des morts et des cris seront entendus. Par la guerre, le feu et la famine, la mort sera reçue. »
Il n’ya pas eu de bombe atomique lancée sur la Russie comme la plupart des interprètes le prévoyaient. Mais en 1980 on ne pouvait pas « imaginer » la catastrophe de Tchernobyl. Aujourd’hui on peut considérer que Nostradamus avait vu juste et interpréter ainsi ce quatrain :
- A l’Est (soleil levant), on verra un grand feu,
- Bruit et clarté. Ces deux mots décrivent bien l’explosion nucléaire.
- Vers l’aquilon. L’aquilon est un vent du Nord, fort et froid. Après l’explosion de Tchernobyl et durant une longue période, le vent a transporté et répandu sur de vastes étendus des déchets radioacifs.
- « Dedans le rond mort et cris on orra » Les ondes se propagent par cercles depuis le point de l’explosion. Dans ces cercles, rien d’autre que la mort et les cris.
- « Par glaive, feu, faim, mort les attendans » Le glaive est le symbole d’un guerrier et ici d’une arme de guerre : l’arme nucléaire. Le réacteur en flammes brûle tout ce qui se trouve autour de lui, dans un vaste cercle. Au-delà de ce cercle, la nourriture est irradiée et elle s’ajoute au feu pour répandre la mort. »
Bien des gens ont osé se moquer de Nostradamus qui pourtant ne s’était pas trompé. Mais il « avait vu » ce qui avant l’évènement était inexplicable.
Il a insisté sur cet événement qui marque l’ère atomique. Un autre quatrain contient ces vers ;
« Vers l’aquilon seront les bruits si haut
Lésions, point à travers, par dessus. »
Nous pouvons interpréter ainsi ces deux vers : « Le vent en altitude transportera « les lésions » non point à travers, mais par-dessus les pays. » C’est bien ce qui s’est produit, bien que les pouvoirs en place aient prétendu que cette pollution s’était arrêtée aux frontières de la France…
Un autre quatrain fait intervenir l’aquilon (le vent) :
« Vent aquilon fera partir le siège,
Par mur jeter cendres, platras chaulx et poussières :
Par pluye qui fera bien le piège.
Deniers secours encontre leur frontière. »
L’interprétation est devenue limpide aujourd’hui : « Le vent venant de l’Est partira du siège de l’explosion dont il ne restera que des cendres, de la chaux et des poussières. La pluie constituera un piège en faisant tomber la pollution radio active. Les derniers secours ne pourront intervenir que venant de plus loin que les frontières. »
Crise économique et corruptions
Deux quatrains de Nostradamus évoquent la puissance de l’argent et le règne planétaire de la monnaie. Le premier de ces vers écrits au seizième siècle précise que
les valeurs de l’or et de l’argent qui constituaient les bases de l’économie, sont réduites à des « simulacres ». Effectivement, depuis le dernier quart du vingtième siècle, les échanges sont devenus virtuels.
« Les simulacres d’or et d’argent enflez
Et seront peuples esmeus contre leur roy :
Paix, fait nouveau, sainctes lois empirées,
Rapis, onc fut en si tresdur arroy. »
Il semble annoncé qu’en raison de la trop grande importance de ces simulacres, les peuples soient en désaccord avec leurs gouvernants. Des lois nouvelles veulent favoriser la paix, mais elles font empirer la situation.
Le mot « rapis » a parfois été interprété comme étant l’anagramme de Paris. Mais nous savons que Nostradamus, qui connaissait bien le latin, le grec et l’hébreu, pratiquait « l’aphérèse » qui en grec signifie « enlever ». Nous le pratiquons d’ailleurs couramment en « enlevant des syllabes » à certains mots : télé pour télévision, ciné pour cinéma, etc. Dans le contexte du quatrain, rapis peut signifier « rapines ».
« Des lois nouvelles en rapport avec la monnaie font empirer le désarroi dans une
ambiance qui ne favorise pas la paix. »
Cette interprétation trouve une suite dans un autre quatrain :
« Le grand crédit d’or et d’argent l’abondance
Aveuglera par libide d’honneur
Cogneu sera l’adultère l’offense
Qui parviendra à son grand déshonneur. »
« L’abondance aveuglera les gens corrompus et avides d’honneur. Le mot « crédit » peut évoquer « la grande dette ». Les tromperies seront connues et entraîneront le déshonneur. »
Il est certain que la corruption est de toutes les époques. Mais lorsqu’il est question de « lois nouvelles » qui réorganisent la société à partir des problèmes de « monnaie », il apparaît que Nostradamus décrit l’époque que nous vivons actuellement.
Je pense que cet homme qui connaissait la nature humaine et les rythmes de l’Histoire, a utilisé des images fortes pour nous inciter à plus de lucidité.
Depuis la moitié du vingtième siècle, l’Europe tente une fois de plus de s’organiser. Mais les divisions pour des intérêts économiques, écologiques, idéologiques et autres, sont multiples. Il y a quelques siècles, d’autres ont essayé. Napoléon, Henri IV et avant eux les Templiers rêvaient d’une Europe unie. Aucun n’a réussi… En notre vingt et unième siècle, l’union semble ne pouvoir offrir qu’un seul idéal : « la monnaie »…. et de plus, « la monnaie virtuelle », à quoi il conviendrait de tout sacrifier. Le veau d’or est de retour !... Nous savons quel fut son destin… Il y a vraiment de quoi s’inquiéter…
Le secret de Nostradamus.
Nous savons que Nostradamus a volontairement classé ses quatrains sans tenir compte de la chronologie des événements annoncés. Il a précisé également qu’il aurait pu en révéler les dates mais qu’il ne l’a pas fait, toujours par prudence.
Cet homme, par sa science et ses écrits, a manifesté ses liens autant avec l’Antiquité qu’avec le futur ; comme s’il avait voyagé de l’un à l’autre. Il apparaît comme un personnage hors du temps. A-t-il possédé le secret de se déplacer dans une autre dimension que nous ne connaissons pas encore, dans un mystérieux « bloc espace-temps » où la quatrième dimension n’est qu’une étape dans la découverte d’autres dimensions ?
En ce début de la deuxième décade du vingt et unième siècle, nous ne pouvons plus invoquer une intervention du « surnaturel » pour tenter d’expliquer comment Nostradamus a connu les événements et les personnages de son futur. Aujourd’hui, cet aveu d’ignorance ne correspondrait plus aux découvertes de la physique et surtout de la physique quantique.
L’étude des particules élémentaires qui sont à la base de la composition de toute matière a révélé qu’elles contiennent toute la mémoire de notre univers depuis sa création. Mais la science a prouvé par la notion de « relativité » que le temps n’est pas linéaire, du passé au présent et du présent au futur, mais que dans l’absolu ces trois notions : passé, présent et futur se confondent. C’est « le présent éternel ».
Et les découvertes vont beaucoup plus loin. On sait que le rajeunissement des cellules est une possibilité et que nos contemporains envisagent de mettre au point des techniques pour y parvenir. La science de l’Alchimie qui vient d’un lointain passé nous l’affirmait ce qui n’entraînait que moqueries.
Les voyages interplanétaire – et dans d’autres dimensions – connaissent de nouveaux espoirs depuis qu’il a été découvert que la vitesse de la lumière peut être dépassée ; et cela date de l’année 2011. Des sciences dites empiriques - dont je pratique certaines méthodes - utilisent depuis des siècles « la vitesse de la pensé », c'est-à-dire l’instantanéité.
Il est logique d’en conclure que si, selon les découvertes de la physique, nous avons en nous toute la connaissance du passé, nous avons aussi toute la connaissance du futur.
Existe-t-il des moyens pour atteindre cette connaissance comme l’a fait Nostradamus et comme l’ont fait d’autres personnages à toutes les époques ? Il a fait parfois référence à des « livres antiques » et à l’enseignement de ses aïeux. Est-ce ainsi qu’il a appris à se déplacer dans le temps pour voir des évènements et les décrire comme le ferait un témoin ? Les sciences de peuples très anciens, avant même l’antiquité, ont laissé des traces qui restent inexplicables. Il est possible que certains éléments aient été transmis sans toutefois les mettre à la disposition de tous.
Les phénomènes de « voyance » sont des possibilités de la nature humaine, sans l’intervention d’un quelconque surnaturel souvent malsain. Les prédictions et les prophéties sont des révélations et des avertissements que nous offrent ceux qui spontanément, ou par un travail personnel et lucide, parviennent à utiliser un potentiel qui appartient à chacun et que chacun peut développer.
Nostradamus n’était pas un illuminé. Il était un savant capable d’unir son érudition et ses possibilités aux sciences secrètes qu’il savait manipuler. Il a eu la sagesse de ne pas imprudemment révéler son secret et de nous offrir des avertissements de telle façon qu’au fil du temps les pouvoirs en place ne s’emploient pas à les détruire.
Mais à Salon de Provence, ses contemporains ont tous affirmé que devenu très riche, Nostradamus s’est toujours montré généreux et serviable. Aussi ne m’est-il pas possible d’imaginer qu’un tel personnage se soit refusé de transmettre le secret de son accès au futur. Je reste persuadé qu’il l’a caché quelque part dans les méandres de ses centuries, ou dans d’autres pages de son abondante œuvre littéraire.
Charly Samson décembre 2011
LIVRE de Charly Samson : (éditions Trajectoire)
« LE VERITABLE NOSTRADAMUS »
L’homme qui a vu le futur
- Un prophète, un savant, un homme de terrain.
- La prédiction une réalité expliquée par la science.
- L’avenir est tracé. Comment le rencontrer ?
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